Trente ans après son élection, le vrai bilan de Mitterrand :
Il y a tout juste trente ans, le dimanche 10 mai 1981, François Mitterrand était élu à l'Elysée après deux échecs en 1965 et en 1974. La gauche pour la première fois sous la Ve République revenait au pouvoir. Lyrique, Jack Lang indiquait alors que la France était passée par ce vote des ténèbres à la lumière. François Mitterrand, malgré son bilan calamiteux dans quasiment tous les domaines, qui fut le seul de tous les présidents de la République à accomplir deux septennats complets, jouit encore d'une popularité importante.
Ainsi que l'écrit le quotidien Metro, « la Tonton mania fait recette ». On ne compte plus les livres, les colloques, les émissions de télévision, les numéros hors-série de revues consacrés à la célébration des trente ans de l'accession à la magistrature suprême de l'homme de Jarnac. Le Parti socialiste en fait lui-même des tonnes : il met en vente une planche de timbres homologuée par La Poste et des tee-shirts à son effigie. Technique oblige, une application I-phone gratuite a même été créée rue de Solferino. Elle permet de réécouter des phrases célèbres de François Mitterrand ou carrément de se prendre en photo avec lui. Le 10 mai le PS a organisé une journée portes ouvertes de 11 heures à 20 heures 30 à son siège national.
On pouvait y entendre des témoignages sur un écran de télévision, voir une exposition de photos, la journée étant conclue par un discours de la première secrétaire Martine Aubry qui s'est naturellement revendiquée de ce parrainage à l'instar de tous les postulants socialistes déclarés ou putatifs. A la traîne dans les enquêtes d'opinion, Ségolène Royal a été la première, le 8 mai, devant les militants de son club Désirs d'avenir, à célébrer la mémoire du seul président socialiste de la Ve République. Quant à son ex-concubin François Hollande, il s'est rendu le 10 à Château-Chinon, fief du défunt président. Les lieutenants de Dominique Strauss-Kahn se réclament également de l'héritage de Mitterrand. Même le très gauchiste Jean-Luc Mélenchon se place ouvertement dans la lignée du fondateur du parti dʼEpinay. « Ce que je retiens de François Mitterrand, c'est avant tout l'esprit de conquête, le long parcours de la gauche avec lui pour accéder au pouvoir. Sa ténacité, son obstination dans le combat, après tant d'échecs, sa capacité à réussir le rassemblement de la gauche. »
Des propos qui devraient faire réfléchir les communistes qui s'apprêtent à soutenir officiellement sa candidature à la présidentielle de 2012. Car Mitterrand a œuvré très efficacement à l'effondrement du PC, en ayant notamment l'habileté de nommer quatre ministres communistes au gouvernement en 1981 ce qui rendait “Fabien” corresponsable de la politique menée. Cet engouement des socialistes pour leur ancien homme fort s'explique par leur incapacité à placer l'un des leurs à l'Elysée (ils ont échoué trois fois de suite à la présidentielle, en 1995, en 2002 et en 2007) et par leur souci de plaire aux Français qui, à en croire les sondages, conservent majoritairement un bon souvenir de l'ex-chef de l'État. Si Mitterrand est aujourd'hui populaire, ce qui fut loin d'être toujours le cas lorsqu'il était aux responsabilités, c'est que ses successeurs sont bien plus médiocres encore que lui, nettement plus indignes de la fonction comme le prouve notamment le côté bling-bling de Sarkozy et la façon détestable dont il met en scène sa vie privée pour le moins tumultueuse.
Sans même parler de DSK roulant en Rolls à Paris et affichant sans vergogne son train de vie de milliardaire. La dégénérescence intellectuelle et mentale de nos dirigeants ne cessant de s'accélérer, il est somme toute logique que beaucoup de nos compatriotes aient une certaine nostalgie pour un passé qui n'est finalement pas si lointain. Inutile pourtant de compter sur nous pour participer à cette floraison de dithyrambes sur la personne et l'action de Mitterrand. Car il n'est pas de domaines où, tout au long de son interminable présidence, la situation ne se soit considérablement dégradée.
Le président socialiste avait promis que, lui à l'Elysée, il n'y aurait jamais deux millions de chômeurs en France. Ils étaient 1,8 million à la veille de son accession à la magistrature suprême, ils seront officiellement près de trois millions (bien plus en réalité) quatorze ans plus tard. Le développement du quart monde, l'apparition des Restos du coeur, puis du RMI, les nouveaux pauvres, c'est la génération Mitterrand. Et à côté de cette misère que l'on ne peut plus cacher triomphe impunément sous son règne l'argent-roi. Ses deux septennats sont ceux des scandales en tous genres, plus nauséabonds les uns que les autres : affaires du Carrefour du développement, des Irlandais de Vincennes, du Rainbow Warrior, affaires Luchaire, Péchiney, Urba-Gracco.
A l'instar de Chirac, Mitterrand ne doit son accession à la présidence de la République qu'à de l'argent sale, à des fonds occultes. Il avait d'ailleurs un jour établi à la télévision un subtil distinguo entre voler pour son parti, ce qui selon lui était absolutoire, et voler à des fins d'enrichissement personnel — comme si le fait d'être élu à des postes prestigieux et rémunérateurs ne contribuait pas à une forte hausse du train de vie ! Il est certain que dans la généralisation de la corruption morale, dans l'affaissement de l'esprit civique, dans l'érosion du sens du devoir et de l'esprit de responsabilité, dans le triomphe du cynisme, les années Mitterrand sont pour beaucoup. Que l'on songe à l'ahurissant aveu de Georgina Dufoix, pourtant directement mêlée à l'abominable scandale du sang contaminé : « Je me sens responsable mais pas coupable ».
L'homme est également entouré de morts suspectes, celles de son conseiller François de Grossouvre retrouvé suicidé à l'Elysée, de son Premier ministre Pierre Bérégovoy. De même ne saura-t-on jamais pour qui son ami Roger-Patrice Pelat, providentiellement disparu, s'était livré à un délit d'initiés. La mobilisation de services entiers de lʼEtat, l'activation permanente de la cellule élyséenne avec le fameux système des écoutes pour loger, nourrir et surtout protéger des regards indiscrets sa maîtresse Anne Pingeot et sa fille adultérine Mazarine sont dignes des moeurs dʼune République bananière. Alors que Mitterrand prétendait aimer charnellement la France à la différence de De Gaulle qui sʼen faisait une idée confondue avec sa personne, c'est sous sa magistrature suprême que la décadence morale, dont il nʼest certes pas le seul responsable, a atteint des profondeurs inouïes. Il livre pieds et poings liés les honnêtes gens à la pègre avec lʼabolition de la peine de mort (octobre 1981).
La vulgarité à la radio et à la télévision, encore renforcée par la création des radios libres, la privatisation de TF1, l'apparition de chaînes privées comme Canal+, est consécutive à l'arrivée des socialistes au pouvoir. Tout comme la massification de la pornographie, la prolétarisation du vice, le remboursement de l'avortement par la Sécurité sociale dès 1982. Et que dire de la promotion d'un Jack Lang, inamovible ministre de la Culture, inventeur en 1982 de la Gay Pride, symbole du strass, du fric, du sexe et des paillettes, choix d'une démagogie outrancière de la part de l'amateur de vieux livres que fut toute sa vie Mitterrand ? De sa sympathie jamais démentie pour un histrion affairiste comme Bernard Tapie dont il fera même un éphémère ministre de la République ?
L'un des aspects certainement les plus détestables de son héritage, c'est l'invasion migratoire qui s'accéléra sous sa présidence et qu'il favorisa de mille et une manières. En supprimant la préférence nationale dès 1981. En 1981, « La force tranquille », le montrait avec en arrière-plan la campagne bourguignonne et une église villageoise, c'est précisément cette France des terroirs et des clochers, cette France rurale, chrétienne et enracinée qu'il s'acharna à faire disparaître au profit des minarets et du turbocapitalisme. Le visage biologique de la France changea en effet fortement en quatorze ans de Mitterrandie. Par ailleurs, sous son long règne, le nombre des paysans fonds. Une ferme disparaît toutes les quinze minutes. Des régions entières se dévitalisent et se désertifient tandis qu'une immigration du Tiers-Monde sans tri qualitatif ni seuil quantitatif se déverse aux six coins de notre pays. A peine élu, il est confronté au problème des banlieues allogènes avec le soulèvement des Minguettes en 1981, puis ce sera Vaulx-en-Velin en octobre 1990. C'est à lui que l'on doit la création de la politique dite de la Ville qui engloutit des sommes considérables dans un puits sans fond.
C'est sous ses deux mandats que la dette et les déficits publics explosent, que les prélèvements obligatoires atteignent des records tandis que, munificent, le Sphinx annule la dette des pays africains où, en voulant par idéologie imposer de force la démocratie à l'occidentale, il a des responsabilités évidentes dans les massacres tribaux à grande échelle, au Rwanda notamment. régularisant tous les immigrés clandestins l'année suivante. En instaurant en 1984 la carte de séjour de dix ans automatiquement renouvelable. En favorisant les naturalisations massives. En évoquant à répétition dans ses discours et dans ses propositions l'octroi du droit de vote pour les étrangers. En parrainant et en soutenant SOS-Racisme pour de basses raisons politiciennes (diviser la droite), culpabilisant ainsi les Français, minant leurs défenses immunitaires, les divisant (son slogan de campagne en 1988 nétait-il pourtant pas « la France unie » ?) à une époque où il était encore possible de juguler l'immigration extraeuropéenne sans drames excessifs. Alors que son affiche électorale en mai 1981, « La force tranquille », le montrait avec en arrière-plan la campagne bourguignonne et une église villageoise, c'est précisément cette France des terroirs et des clochers, cette France rurale, chrétienne et enracinée qu'il s'acharna à faire disparaître au profit des minarets et du turbocapitalisme. Le visage biologique de la France changea en effet fortement en quatorze ans de Mitterrandie. Par ailleurs, sous son long règne, le nombre des paysans fonds. Une ferme disparaît toutes les quinze minutes. Des régions entières se dévitalisent et se désertifient tandis qu'une immigration du Tiers-Monde sans tri qualitatif ni seuil quantitatif se déverse aux six coins de notre pays. A peine élu, il est confronté au problème des banlieues allogènes avec le soulèvement des Minguettes en 1981, puis ce sera Vaulx-en-Velin en octobre 1990. C'est à lui que l'on doit la création de la politique dite de la Ville qui engloutit des sommes considérables dans un puits sans fond. C'est sous ses deux mandats que la dette et les déficits publics explosent, que les prélèvements obligatoires atteignent des records tandis que, munificent, le Sphinx annule la dette des pays africains où, en voulant par idéologie imposer de force la démocratie à lʼoccidentale, il a des responsabilités évidentes dans les massacres tribaux à grande échelle, au Rwanda notamment.
Mitterrand aimait à répéter que, sous sa présidence, jamais la liberté de la presse n'avait été aussi grande. S'il est vrai qu'il n'a jamais poursuivi une publication qui disait du mal de lui, on sait comment il persécuta le journaliste Jean-Edern Hallier, et surtout c'est à lui— qui voulait peut-être se faire pardonner ses liens privilégiés avec l'ancien collaborateur Bousquet — quʼon doit l'adoption de la scélérate loi Fabius- Rocard-Gayssot. De même, cʼest sous son règne — quʼil avait inauguré en se rendant sur la tombe de son intime Georges Dayan, clin d'oeil remarqué à la Communauté qui l'avait fait élire — que fut adoptée la loi dʼexception Neiertz créant un délit d'entrave à lʼIVG et qui conduisit le docteur Dor en prison ! C'est encore sous sa présidence que la liberté de circulation, d'affichage, de réunion, de manifestation, d'expression, encore très étendue sous Giscard, se réduisit comme peau de chagrin. Que l'on pense notamment au fameux harcèlement démocratique institué à partir de 1990 par Jean-Christophe Cambadélis et à la promotion de mouvements subversifs et liberticides comme Ras lʼFront.
La suite dans le numéro 2999 de Rivarol...