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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 01:54

« Le livre noir du communisme » est un travail collectif sous la direction de Stéphane Courtois. Des historiens spécialistes de leurs périodes et de leurs zones géographiques où se sont déroulées les atrocités mentionnées dans cet ouvrage dans les états qui se voulaient d'influence marxiste et qui se disaient communiste (voici déjà un premier problème de définition que nous verrons plus loin).


Nicolas Werth est agrégé d'histoire, chercheur à l'institut d'histoire du temps présent et s'est consacré à l'URSS. Il a notamment écrit « La vie quotidienne des paysans russes de la révolution à la collectivisation, 1917-1939» ou encore
Stéphane Courtois est directeur de recherche au CNRS et dirige la revue communisme. Il a notamment publié : le PCF dans la guerre, Le communisme.


Dès le titre, tout est dit clairement, il va être question des « crimes du communisme », on peut alors se rappeler la phrase de Staline : « Un mort est une tragédie mais un million de morts est une statistique. » M. Courtois commence en repassant rapidement les maux qu'à connu, du fait de la modernité, ce siècle qui vient de s'achever. Il commence donc à faire une comparaison entre le nazisme et le communisme en mettant ce dernier en accusation, sur le fait de crime contre l'humanité, en reprenant les catégories qui ont été dégagées dans le Tribunal de Nuremberg et qui ont servies aux différents procès sur l'ex-Yougoslavie, ou sur le Rwanda. Il est ensuite question d'un comparatif entre l'URSS et la Russie du temps des Tsar, visant à prouver que le léninisme puis le stalinisme est plus indigent encore que le régime tsariste, un exemple parmi d'autre au moins 5 millions de personne périrent de faim en 1921-1922. La dernière grande famine qu'avait connu la Russie en 1891, approximativement dans les mêmes régions (la Moyenne et Basse-Volga et une partie du Kazakhstan), avait fait quatre cent à cinq cent mille victime. S'en suit une suite de nombre et de détail sur les crimes de ses régimes en passant par l'Europe de l'Est, puis en Occident par les groupements terroristes, pour terminer par l'Asie et le Tiers-Monde. Voici un tour du monde et de l'horreur communiste sans analyse propre.

 

Selon A. Blum, directeur d'étude à l'EHESS et directeur de recherches à l'institut national d'études démographiques, ce livre aurait plus une vision à proprement parlé mémorielle où S. Courtois veut ainsi par les catégories choisies pour juger le régime nazi à Nuremberg, non faire réellement travail d'historien, mais plus faire ce qu'il juge juste en mettant le communisme au pilori. En effet, il fait parti d'une école dont le premier historien est Nolte qui écrit en 1986, un livre que certains qualifie de négationniste, car pour lui il place le nazisme et le communisme sur un plan d'égalité voir même le nazisme comme le fait du communisme en tant que réaction. Cette historien allemand fut également l'objet d'une controverse : l'historikerstreit (ou querelles des historiens) par sa comparaison entre le Goulag et Auschwitz dans un article publié en 1986. Ce dernier entretien une correspondance avec l'historien français F. Furet, qui a des thèses semblables à l'historien allemand ; ce dernier, comme S. Courtois est un ancien membre du parti Communiste. Il est spécialiste du XVIIIème siècle et de la révolution française, dans laquelle, il voit comme les deux historiens précédent le début des totalitarismes. Il devait écrire la préface du Livre Noir du Communisme, mais la Grande Faucheuse l'emporte avant qu'il n'ait eu le temps de mettre ce projet à exécution. La correspondance entre Furet et Nolte fut réunie par... S. Courtois, il s'agit vraiment des trois historiens qui incarne le nouveau paradigme anticommuniste (si jamais on peut parler de paradigme).

 

Ce livre crée une véritable polémique lors de sa sortie car comme nous l'avons vu, il n'y a qu'une accumulation de morts sans explication aucune. Certains historiens qui ont participé à cet ouvrage se sont désolidarisés de l'introduction car pour N. Werth, il y a eu 15 millions de morts dans l'URSS alors que dans l'introduction, il est question de 20 millions même problème avec Jean-Louis Margolin, qui n'a jamais écrit que les khmers s’étaient rendus coupables du massacre qui devait faire 1 millions de victimes, chiffre également annoncé dans l'introduction. Il y a dans cette dernière une indéniable volonté politique avec un anticommunisme virulent, alors que le reste de l'ouvrage est d'une probité scientifique intéressante, où par le fait de montrer, il y a une dénonciation des faits des états socialistes (puisque le communisme est une société sans état) où se rappelant du marxisme. Il y a également des problèmes méthodologiques car comme le dit Annette Wieviorka, directrice de recherche au CNRS, il plaque, comme nous l'avons déjà dit les catégories définies lors du procès de Nuremberg sur les faits communistes, alors qu'aucun historien français n'a jamais utilisé pareille liste de lecture. De plus, pour expliquer cette désolidarisation, il ne faut pas oublier qu'il y a une véritable cabale médiatique contre cette ouvrage, forçant presque les historiens à dénoncer cette introduction si ils désirent continuer leur carrière en toute tranquillité et sérénité.




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commentaires

T
<br /> On peut reprocher à Courtois d'avoir étudié les pays soviétiques uniquement sous le prisme de l'appareil répressif, alors que par ailleurs, ces pays ont eu quelques succès au niveau de l'éducation<br /> et de la santé.<br /> Mais il est clair que pendant très longtemps, l'URSS et ses alliés furent relativement préservés par les médias français, à cause d'un PCF qui était au -dessus de 20 % et d'un PS, qui dans les<br /> années 70, avait besoin de ce PCF et donc qui ne voulait pas voir ce qui se passait derrière le rideau de fer !<br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> Je suis totalement d'accord avec vous ; comme dans presque toutes dictatures, s'appuyant sur une idéologie, les niveaux éducatifs sont des modèles du genre, du fait de l'importance du groupe, de<br /> la cohésion, il faut que tous les individus se ressemblent pour être égaux, on a tous en tête le Konsomol ou les jeunesses hitlériennes, favorisant l'éducation et également la santé puisque les<br /> dictatures sont généralement fondées sur une idéologie matérialiste, et par voie de conséquence sur le culte du corps servant à la défense du pays, imposant ainsi des normes sanitaires et de<br /> santé publique extrêmement rigoureuse. La santé découle donc de l'éducation et de la volonté de contrôle des masses. Les points positifs du communisme que vous citiez plus haut sont donc inhérent<br /> à toutes dictatures avec une forte idéologie et ayant une main mise importante sur la société dans son ensemble.<br /> <br /> <br /> <br />